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Vous consultez les archives de L’Euro-blog d’Alain Malégarie pour le mois décembre, 2008.

La crise: l’Etat nous aide, mais aidons le aussi. Et serrons nous les coudes !!

22 décembre 2008

« Ne vous demandez pas ce que le pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour le pays ! » JF Kennedy, discours d’investiture, 20 janvier 1961

 

En ces temps de crise, nous devrions prendre notre destin en main,  nous aussi.

 

         Cette crise est mondiale, majeure, une des plus fortes depuis 1929. Mais l’Europe est unie dans ses plans de relance. Les Etats ont immédiatement réagi sous la houlette de la Présidence française – magistrale en la matière – de l’Union européenne.

Chaque Etat membre  a « mis le paquet ». Les leçons du passé (le « laisser faire » lors de la crise de 1929) ont été retenues. Il fallait d’abord sauver le système bancaire, le crédit étant le carburant essentiel d’une économie de marché. Grâce aux garanties de l’Etat, aucune banque ne fera faillite, et nos épargnes sont protégées. Il fallait ensuite que les banques se re-prêtent entre elles, et prêtent aux collectivités, aux entreprises (petites et grandes) et aux particuliers. Il fallait enfin des plans de relance de l’économie, avec des aides aux entreprises. Le 3ème plan de relance de la France du 4 décembre s’élève à 26 milliards d’€, soit 1,5% du PIB de notre pays. La Commission européenne a accordé aux 27 pays 200 milliards d’€. Elle mobilise le Fonds Social Européen. La BCE (Banque centrale européenne) baisse son taux directeur de façon spectaculaire (de 4,25% à 2,5%), ce qui fera baisser le coût du crédit à court terme. La BEI (Banque européenne d’investissement) accorde 30 milliards d’€ aux PME.

 

         Donc, beaucoup est fait pour atténuer les effets de la crise, et surtout favoriser la relance, par l’investissement et par la consommation. Si la crise devait se prolonger, nul doute que les Etats prolongeraient et intensifieraient encore, sous coordination européenne, leur plan de relance. L’objectif est de remettre la machine en marche, et de lutter ainsi, au-delà de la crise, contre… la crise de confiance. Celle-ci est aussi grave, voire plus grave encore, car de nature à freiner, repousser la reprise.

 

         La crise est bel et bien réelle, mais elle est aussi, largement, psychologique.

La crise économique alimente la crise… de confiance. Tout particulièrement en France, hélas. Et là, en terme de sinistrose collective, de « dépression  nerveuse latente » générale, les Français sont hélas passés maîtres. Toutes les enquêtes d’opinion le montrent depuis des années et des années. Nous n’avons pas foi en l’avenir, en l’Etat, en nos gouvernements (toutes tendances confondues).

On a peur de tout, de soi, de l’autre, de l’Europe, du Monde. D’où une crispation collective, une rétention de l’acte d’achat, un frein de l’investissement (même quand on a le « cash » pour). Ce comportement collectif n’est évidemment pas la meilleure solution pour sortir rapidement de la crise.

 

         Alors, repartons de l’avant, osons ! L’Europe, et la France ont des atouts, un potentiel. La France, c’est quand même la 7ème puissance du monde ! Que devraient dire les 193 autres pays, alors ?

Il faut y croire, et rebondir. Quitte, ici ou là, à se reconvertir. Il ne faudrait pas se crisper sur ses positions, ses principes, ses acquis. Evoluer, se former, avancer. Etre mobile et mutant. On a déjà eu des crises majeures : la fin de la sidérurgie, celle du textile, de l’informatique française, etc…. Un chômage de masse en a découlé. Depuis, des millions d’emplois en Europe ont été recréés dans l’éducation, la formation, les services à la personne, la téléphonie mobile. D’ailleurs, en France, le chômage était enfin tombé à 7,2%, soit le taux le plus bas depuis 30 ans. Qui d’ailleurs l’a reconnu ?

 

         Le monde mute, la consommation mute, la production s’adapte (ou doit s’adapter). Le monde accélère (malgré cette crise). Malheur à ceux qui font du « sur-place ».

Les centres de production, de consommation se déplacent vers l’Asie. Il y a là ¼ et bientôt (dans 30 ans) 1/3 de l’humanité qui accèdera (vite) à nos niveaux de vie. Qu’on le veuille ou non, d’ailleurs.  Ils représentent 2 milliards de personnes sur 6,5 milliards. Et la planète en aura 9 milliards en 2050.

         Pour la première fois dans l’histoire de notre planète, plus de 50% de la richesse produite dans le monde ne vient plus de l’Occident, mais de l’Asie. Cette région a le droit de survivre, et même de vivre. C’est parti et rien n’arrêtera le mouvement. Même en 2009, malgré cette crise mondiale carabinée, la croissance mondiale sera positive : 2 à 2,5% (au lieu de 5% depuis ces dernières années !). la croissance viendra, bien sûr, de l’Asie.

 

         Ne regardons pas le monde à la seule lecture de notre « vieille » Europe, ni même des Etats-Unis. Nous ne serons pas en croissance. L’Asie, oui. C’est désormais le 3ème moteur. Les pays émergents qui, à force d’être émergents, vont finir par être… « émergés » !

Risque de délocalisation ? Oui, parfois.

Sachons aussi faire la distinction entre « bonne » et « mauvaise » délocalisation.

 

         Encore une fois, n’ayons pas peur du monde. Sinon, il nous submergera.

Sachons saisir les opportunités, réelles de croissance retrouvée à terme : car l’Asie (et un jour l’Afrique, j’espère) est le 3ème moteur. Ce sont nos concurrents parfois, mais nos clients toujours : Ariane, Airbus, centrales nucléaires, produits de luxes, infrastructures lourdes, hautes technologies, services d’éducations, de formation, etc

Ayons foi en nos possibilités immenses, et vendons les ! Les Américains ont toujours su rebondir et repartir. Pourquoi pas nous ?

 

         Méditons ces 2 citations :

« Ce n’est pas parce que c’est difficile que nous n’osons pas. C’est parce que nous n’osons pas que c’est difficile », Sénèque

« L’avenir, ce n’est ce qui va arriver, c’est ce que nous allons faire ! », Henri Bergson.

 

Epilogue

 

         En France, notamment, on discute beaucoup, on polémique toujours. On a un discours très clivé, idéologique (beaucoup plus que dans les autres pays européens, beaucoup plus consensuels). Ce ne sont pas les bavardages et les idéologies qui nous feront consommer, investir et produire.

Face à une telle crise, essayons de serrer les coudes, au moins une fois.  En 1941, la résistance a su se regrouper, s’unir, œuvrer ensemble en dépit des clivages politiques autrement plus radicaux.

L’Europe, le Monde continueront d’avancer, pendant et après la crise. Avec ou sans nous. Je ne suis pas sûr qu’on l’ait encore bien compris, vu une certaine arrogance à l’égard du monde.

Une crise pareille devrait nous rapprocher et nous unir, et pas nous diviser.