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Vous consultez les archives de L’Euro-blog d’Alain Malégarie pour le mois mars, 2014.

l’UE a-t-elle raté le coche avec la crise d’Ukraine ?

13 mars 2014

Le tournant majeur de la quinzaine : c’est l’invasion de la Crimée par la Russie. Poutine, comme tout dictateur, est un menteur, et un menteur cynique. Ses propos sont intolérables, et d’une rare violence : il a parlé, je cite, de « coup d’état fasciste conduit par des fascistes », en parlant des démocrates morts place Maïdan, ceux qui luttaient pour la liberté et la fin de la corruption.

Si en France, il y avait encore des gens pour être indilgents à l’égard de Poutine, au moins cette fois ce sera clair pour tous. Les dictateurs et autocrates se révèlent toujours totalement à un moment de l’Histoire.

Et pourtant, nous allons aller vers un compromis : la Crimée aura un statut d’autonomie renforcée. Il n’y aura pas de guerre. Il y aura des sanctions économiques, c’est la meilleure arme du XXIème siècle, redoutable, mais moins dangereuse.

Le paradoxe dans tout cela, c’est encore et toujours l’affaiblissement de l’Europe. Malgré la présence forte de Catherine Ashton, notre – presque- ministre européenne des Affaires étrangères, qui avait réussi à amener à Kiev 3 poids lourds avec les ministres français, allemands et polonais des Affaires étrangères, avec le plein appui d’Obama, bien sûr. Et cette action a quand même conduit à faire fuir Viktor Iakounovitch, l’ex-président-dictateur d’Ukraine, celui qui a fait tirer sur des hommes et des femmes qui voulaient juste la liberté, la démocratie, la fin d’une corruption effroyable et à tous les étages. Ils voulaient être européens et adhérer à un modèle, l’Union européenne. Cela fait plaisir, quand on voit comment, à l’intérieur de l’UE, en France notamment, on traite et on dénigre l’Europe chaque jour davantage.

Le paradoxe de toute cette crise, c’est que c’est la Russie qui tient tête à l’UE ! Alors que l’UE est encore la première puissance économique du monde, la première puissance commerciale du monde, qu’elle possède la seconde monnaie du monde (le rouble n’est même pas convertible !), et que l’addition des armées de 4 pays (Royaume-Uni, France, Allemagne, Pologne) est supérieure à l’armée russe !

Mais voilà : l’UE a beau être plus riche, plus puissante, plus importante démographiquement que la Russie (qui, malgré les simagrées et gesticulations poutiniennes, n’est plus vraiment l’URSS), elle reste divisée, tétanisée. Et donc la crise se règlera entre un géant (les USA) et un nain hyperactif (la Russie), qui profite éhontement de son seul atout (le gaz et le pétrole). Et qui profite aussi d‘un sacré culot, face à nos faiblesses. L’UE et ses 28 Etats divisés, seront encore les dindons de la farce. Pire, ils ne pourront même pas exploiter une aide conséquente de 11 milliards à l’Ukraine qui sera accordée à l’Ukraine à travers des accords d’association avec l’UE (la Russie avait proposé, elle, 15 milliards).

Une fois de plus, le dicton « les conseilleurs ne sont pas les payeurs » sera inversé : le payeur ne sera pas le conseilleur. C’est dommage que l’UE ne donne pas de la voix, en rapport à son poids économique et financier. Cela renforce les gens comme Poutine, c’est injuste.

Vivement l’Europe fédérale, pour faire le poids face aux géants, et à ceux qui croient encore l’être. L’idée avance, mais combien d’années devrons nous attendre encore pour ne plus être marginalisés sur la scène mondiale ?

Jacques Delors disait déjà, il y a 20 ans : « l’Europe est un géant économique mais un nain politique ! ». Et bien, il faut que cela cesse !