VIVE L’EUROPE !
Chers internautes,
mon billet pour vous sera, aujourd’hui, un vrai coup de cœur, pour une très grande nouvelle : le Prix Nobel de la Paix vient d’être attribué à l’Union européenne.
En ces temps de crise, c’est une très bonne nouvelle, réconfortante, pleine d’espoir, et tellement méritée, n’en déplaise à quelques grincheux.
Le Nobel de la Paix pour l’UE ? Mais pourquoi n’y a-t-on pas pensé plus tôt ? Car l’Europe, on l’oublie souvent, a été créée, il y a plus de soixante ans, pour instaurer (enfin) la paix, restaurer la démocratie et favoriser la prospérité. Toute cela a été une réussite exemplaire, même si les crises économiques ont rendu la prospérité très irrégulièrement répartis selon les Etats, et à l’intérieur même de ces Etats. Il suffit pour cela de se comparer au reste du monde, y compris les Etats-Unis, pour mesurer à quel point l’Europe reste malgré tout en pointe sur un modèle social sophistiqué, encore proche de « l’Etat-Providence ».
Mais l’Europe, ce sont avant tout des valeurs, et des valeurs exceptionnelles pour l’Homme, car ce sont des valeurs de paix, de droits de l’Homme, de démocratie, d’entraide entre les hommes en souffrance, et ce sur les cinq continents du monde. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’UE est le premier donateur au monde, en aide humanitaire, devant les Etats-Unis.
Symbole des symboles, l’UE a aboli la peine de mort. La peine de mort, c’est un interdit sur le territoire de l’UE, ce que l’Etat fédéral américain n’a pas encore eu le courage de faire pour ses Etats fédérés.
Ce prix Nobel est une juste reconnaissance de ce chemin accompli, dans un monde tourmenté, instable, où sur 192 pays, la moitié –excusez du peu – sont des dictatures, à des degrés divers, où les Droits de l’Homme sont bafoués, où les élections sont truquées, où la corruption règne en maître.
L’UE a éradiqué tout cela, non sans mal. Car elle revient de loin, de très loin. L’Europe, c’est plus de mille ans de guerres civiles ! Rien qu’en deux siècles, de 1748 avec la guerre de succession d’Autriche, à 1945, il y a eu sur le continent européen plus de 600 batailles et 160 déclarations de guerre ! Et l’apogée, si je peux dire, fut vec la seconde guerre mondiale, et ses quarante millions de morts, plus la shoah ! C’est quand même l’Europe qui a inventé le fascisme, le nazisme, le communisme, le génocide. C’est l’Europe qui a « produit » des Napoléon, des Hitler, des Staline, ces « Européens » qui ne « pensaient » l’Europe qu’à coups de canon, de domination, et de massacres !
On revient de très loin, grâce aux pères fondateurs de l’Europe, qui ont dit stop à tant de gâchis humain en 1945, et ont jeté les bases de notre Europe démocratique, enviée par le monde entier, et dont le résultat est paradoxalement mieux reconnu à l’extérieur de nos frontières qu’à l’intérieur de l’Europe elle-même !!
Depuis 67 ans, l’Europe est en paix, pour elle-même et au-delà. Car elle œuvre, inlassablement, partout dans le monde, pour la paix. Avec des échecs, bien sûr, mais aussi des succès. Même dans les Balkans, où des cicatrices peinent à se refermer, le processus européen progresse : la Slovénie (ex-Yougoslavie) est déjà dans l’UE depuis 2004, et a même l’euro ; la Croatie (aussi ex-Yougoslavie) rejoindra l’Union le 1er juillet 2013. Cette adhésion progressive des Balkans est un gage de paix, en hommage aux massacrés de Sarajevo et Srebrenica.
Avant, pour régler un problème de frontière entre la Pologne et l’Allemagne, on se battait. Aujourd’hui, pour régler le même problème, on négocie.
L’Europe est un modèle pour l’Humanité tout entière. Qui est d’ailleurs copié actuellement par l’Amérique du Sud qui s’organise en « Union des Nations sud-américaines » avec une assemblée parlementaire, une banque centrale dite banque du Sud et un projet de monnaie unique. Aucune autre région du monde, pas même les USA (Vietnam ; compromission avec les anciennes dictatures sud-américaines ; basses œuvres de la CIA) n’est en paix depuis si longtemps. Même si l’UE est parfois imparfaite (accords Schengen bafoués ; prisons françaises humainement indignes ; maltraitance des ROMS ).
La Paix, comme la démocratie, est un combat permanent, et n’est JAMAIS irréversible, ne l’oublions pas face aux populismes montant, au racisme, aux xénophobies, aux europhobes qui veulent la peau de l’Europe (voire de l’euro) et profitent de façon ignoble, dans leur rhétorique extrémiste, de la montée des difficultés économiques et donc sociales, qui ne sont d’ailleurs pas de la faute de « l’entité » Europe, mais d’une poignée de dirigeants incapables de s’unir dans un projet et une vision de long terme.
Alors bien sûr, preuve d’ailleurs de notre saine démocratie en Europe, il y a eu plusieurs réactions négatives d’eurosceptiques ou d‘europhobes à l’annonce de ce magnifique Prix Nobel. Des critiques outrancières, des railleries minables. Ces gens là (l’extrême-gauche, l’extrême-droite) préfèreraient-ils la guerre ? La dictature ? la pauvreté ou la misère (la vraie !) qui frappe plus de 70 pays sur cette planète ? Car ils ont osé faire l’amalgame entre la situation économique, certes difficiles, de quelques pays (du Sud, surtout) qui ont dépensé sans compter beaucoup plus qu’ils ne produisaient, par la faute de leurs dirigeants, et la réalité démocratique et pacifique de l’Union ! Il ne faut pas tout mélanger, la démagogie a des limites, quand même ! Car il faut aussi rappeler que, sans l’Union européenne, des pays comme la Grèce, l’Irlande, le Portugal n’auraien pas d’assistance budgétaire des Etats, ni d’entraide financière de la BCE. Ils s’écrouleraient comme des tas d’autres pays dans le monde, non compétitifs, et dont on ne parle jamais, et qui sont pauvres très longtemps, voire à vie…
Un tel parti pris, totalement déviant, est aussi ignoble que ridicule. Ils ont perdu une occasion de se taire, ceux-là qui prétendent parler « au nom du peuple ». Mais quelle légitimité ont-ils, au fait ? Les peuples, il me semble, sont, dans leur immense majorité, des pacifistes, épris de paix et de démocratie. Et ils se font avoir quelquefois par des Politiques, démagogues et dangereux, qui les endoctrinent, et les manipulent ! L’UE leur résiste depuis 67 ans, et ce prix Nobel est une gifle à ces gens là, en même temps qu’un encouragement aux autres, et surtout aux peuples. Cela nous conforte dans nos convictions, et nous donne de la force et du courage pour conserver ce « standing » et mériter, pour toujours ( ?) une si belle distinction.
Puisse ce Nobel donner aussi du courage à nos dirigeants euro-tièdes pour aller enfin de l’avant et consolider cette Union européenne inachevée sur le plan économique et surtout politique. Ce prix est aussi un message : sans union fédérale, les Etats seuls, divisés, ne s’en sortiront pas, et les populistes gagneraient du terrain à cause de l’appauvrissement des peuples.
Sachons préserver cette Europe indispensable pour les Européens, et pour le monde !
J’invite chaque citoyen européen convaincu à écrire sur son CV « Citoyen de l’UE, Prix Nobel de la Paix ».
Nous pouvons en être fiers ! Vive l’Europe !
13 octobre 2012 à 22:57
Les Nations inventées au XIX° siècles ont été de magnifiques promoteurs de guerres, les nationalismes ne sont facteurs que de conflits. Ce prix Nobel est une magnifique giffle aux nationalistes.
Jean-Pierre Guth, citoyen de l’UE, prix Nobel de la paix.
PS: C’est aussi une magnifique preuve de la réalité et de la grandeur de notre Union… Tant pis pour les eurosceptiques!
14 octobre 2012 à 11:06
Bravo !! totalement en phase avec vous sur ce que vous avez écrit.
Reste à bâtir encore la VRAIE Europe politique, économique, social, de défense….
Faire une seule Europe, et non plus N x europes (Europe de l’Euro, des 27, de Schengen,de Médterranée, etc…..) pour bâtir l’Europe de demain, exemple pour les générations futures et pour le monde et entrainer avec elle TOUS les citoyens Européens.
L’Europe ne peut être qu’UNE, quitte à s’agrandir ensuite à ceux qui partageront les vraies valeurs européennes.
Mais l’Europe ne peut être le monde, elle fait et seulement fait partie du monde.
Merci pour votre bol d’air.
18 octobre 2012 à 16:43
OUI il faut que l’Europe continue et se développe , oui bien sur.
Je crois que beaucoup de gens sont d’accords la dessus , mais s’il faut prendre avec sympathie ce prix Nobel je crois tout de même que ,pour avoir un poids sur les esprits il vient beaucoup trop tard et la signification de l’Europe porteuse de paix (qui est à mes yeux tout à fait justifiée ) ne porte surement pas beaucoup sur les gens nés après 1955 1960.(les soixantes huitars avaient déjà oublié la guerre d’Algérie terminée à peine 6 ans plus tôt)
En revanche si on veut que l’Europe reste porteuse de paix il faut que très vite elle règle ses problèmes économiques car c’est toujours du manque d’argent que naissent les conflits. j’ai très peur que l’on ne prenne pas ce chemin par manque de combativité et en raison des différences ancestrales de mentalité des pays membres vis à vis de l’action économique!!
Allez bon courage
Cordialement
Maurice
22 octobre 2012 à 15:05
L’Europe, une utopie bridée.
- Un arbitrage opaque d’institutions financières devant une crise profonde
- Un système banquier « interne » déloyal : la City, grand-mère et relai de Wall Street.
- L’heure solaire abandonnée au détriment de la santé publique pour l’homochronie boursière continentale
- La monnaie unique mais pas complètement (Livre sterling contre Euro)
- La dépendance intrinsèque du système spéculatif à l’origine de la crise
- Des paradis fiscaux : Luxembourg, l’un des états membre ; Andorre et Monaco, principautés bizarrement associées à l’UE ; rôle curieux du membre UK avec Gibraltar et îles anglo-normandes, les très british Malte et Chypre ; et quelques autres îles du Commonwealth…
- Un axe franco-allemand déséquilibré suite aux traités de Paix
- Intégrations de membres hors de critères sans réelle solidarité entre peuples
- Une présidence plus petit commun dénominateur des factions d’états membres européens
- Une omerta de groupes de pression omnipotents au pseudo Parlement Européen contournant le principe de subsidiarité par l’oligarchie des multinationales
- Un étrange pseudo-écologisme omniprésent et pourtant absent dans la Politique Agricole Commune, représentant la moitié du budget européen
- Une démocratie appelée seulement pour blocage référendaire, s’opposant à l’essor d’une ligne euro politique claire
- Aucun retour accessible aux citoyens par les élus communautaires (parfois même sorte de limogeage) que le type de scrutin éloigne encore plus de la base
- Une chaîne de télévision culturelle franco-allemande dans l’ambigüité promotionnelle europhile germanophobe
- Une richesse linguistique dans l’impuissance culturelle et la soumission anglo-saxonne
- Une histoire incomplète de l’identité européenne dans l’euro-éducation civique
- Un contribuable européen excédé devant la gabegie institutionnelle et subventionnelle sous le sceau de la légitimité de thèses caduques (global warming, malthusianisme, mythe de la croissance, libre marché)
- La montée de la métropolisation et leurs réseaux (Milan, Lyon, Turin, Barcelone, Marseille, sans parler des Paris Berlin Londres ou Rotterdam…) affaiblissant les états et renforçant la prédation des multinationales
- Un fédéralisme plutôt vers une mosaïque de fiefs-états-région (Catalogne, Lombardie, Flandre, Slovénie (déjà membre), Pays Basque, Sicile, Galice, Corse, Ecosse, Savoie…)
- Une activité de défense et d’intervention militaire à vocation pacifiste impossible car sous influence de l’OTAN aux enjeux contradictoires à ceux de l’Europe
- Si intervention il y a, elle est interprétée comme promotrice du terrorisme pseudo-islamique (Libye, Afghanistan, Côte d’Ivoire, Caucase)
- Et si il n’y a pas d’intervention, ce serait pour la même chose ( Syrie, Mali , Niger, Tchad)
- Une aéronautique infiltrée par la concurrence nord-américaine
- Une franco-a-phonie ne relayant pas tous les intérêts européens dans la zone périphérique francophile
- La recherche soumise au dictat des revues anglo-saxonnes
- Une euro-police soumise aux enjeux diplomatiques intergouvernementaux
- Une politique douanière open au « free market » de l’OMC pour une mondialisation plus totale…
- qu’une euro-politique sociale ne compensera plus, faute de moyens…
L’Europe n’est plus qu’une entité monstrueuse polycéphale et sans éthique dans son pragmatisme, qui ne peut aspirer à aucune velléité politique.
Je peux m’exprimer ainsi, non comme eurosceptique, mais comme simple citoyen européen, observateur de son fonctionnement, réceptionnaire du Prix Nobel d’une Paix dont nous avons peine à trouver les œuvres après la partielle efficacité de la deuxième moitié du XXème siècle. Je crains que ce Prix désamorce l’effet bouclier qui a été fondé par le truchement de la Communauté : contrôler l’acier et le charbon des va-t-en guerre. En somme, une explosion européenne comme celle de la dynamite qui a déjà fait disparaître un des frères Nobel et tant d’autres victimes dont la culpabilisation à l’origine du Prix ne bloquera ni la neutralité politique, ni la destinée pareille à la Société des Nations (inapte à la prévention) ou à l’Organisation des Nations Unies (inapte à la décision comme en Syrie quand il n’y a que le peuple à sauver).
22 octobre 2012
28 octobre 2012 à 15:54
Au nom de la démocratie et de la pluralité d’opinions, je te publie Nicolas. Mais avoues, que ton propos, cette fois, est quand même limite, par un tel torrent de caricatures, d’approximations, d’inexactitudes… Comme disait Talleyrand, “tout ce qui est excessif est insignifiant”.
29 octobre 2012 à 12:01
Mon cher Alain,
Dans notre pays la caricature est permise!
Il est difficile de prendre une position sur ce qu’on peut attendre de l’Europe qui soit à la fois précise et de synthèse. Tellement d’élément à traiter, sans être “spécialiste”, et ici, on a bien le droit de ne pas l’être, contrairement à toi qui t’es engagé professionnellement et politiquement sur cette thématique. Si tu considères que les “points” rapidement cinglés dans ce listing sont erronés ou exagérés, je te prie de les prendre uns à uns, et je prendrai acte de tes précisions. Certainement ta connaissance du sujet pourra lever quelques craintes ou bien tu pourras effectivement préciser des éléments du diagnostic pour y voir plus clair pour savoir ce qui reste à faire pour passer une nouvelle étape.
Saches bien que je crois au projet européen, et depuis longtemps. J’ai eu la chance très jeune d’y voyager ou d’y côtoyer des amis à une époque ou Erasmus était encore un projet quand je vois aujourd’hui qu’il est menacé.J’ai voté oui au projet présidé par Giscard d’Estain, en sachant bien qu’il y avait des soucis non réglés, mais en espérant avancer sur le plan politique alors que justement, et c’est bien ce que je constate, certains états, certaines institutions, certaines corporations n’ont pas envie que le citoyen européen se dote d’une cohésion politique.
Sur la question du “fédéralisme” (mais ce n’est qu’une option), en France, nous sommes mal instruit de ce que cela signifie concrètement dans la vie des citoyens, trop de centralisme nous a anesthésié. Et ce n’est pas la “décentralisation” qui y aurait pallier, avec son essor de nouveau potentats locaux, comme autant de néo-servage aux logiques moyenâgeuses (pour preuve les réseaux associatifs ou les appels d’offres pour construire les nouveaux palais style la confluence, qui agrège comme à l’échelle nationale tous les musées, les scènes et les commerces en un lieu (on ose à peine dire) “concentrationnaire”.
Les états allemands, australiens, canadiens, états uniens et même le Mexique, le Brésil sont fédéralistes. Mais quel serait l’avantage pour l’Europe? Des lois différentes sur la peine de mort comme aux US ou une diplomatie standardisée (et inefficace) sur la Paix dans le monde? C’est une vraie question à laquelle les pro-fédéralistes doivent répondre.
Merci de permettre le dialogue en ne bloquant pas des idées qui ne sont pas les tiennes. Cela honore un vrai démocrate et un vrai pluraliste. Ce n’est pas si courant.
Cordialement, Alain.