L’EUROPE, TU L’ AIMES OU TU LA QUITTES !
Car il y en a marre des manœuvres du gouvernement du Royaume-Uni qui veut imposer à toute l’Union européenne ses conditions, afin de limiter la casse dans le Brexit qu’une majorité d’électeurs a eu la folie de décider.
Le troisième round des négociations, fin août et tout début septembre, ne s’est pas bien passé. Et je suis en-dessous de la réalité. Les différences, voire les divergences sont énormes entre les deux négociateurs en chef, Michel BARNIER pour la Commission européenne (avec un mandat du Conseil européen, c’est-à-dire des 27 Etats membres) et David DAVIS pour le Royaume-Uni. Le principal point d’achoppement de ce round, c’est la question financière.
Pour rappel, les négociations du Brexit tournent autour de 3 points cruciaux : tout d’abord la question de la libre circulation des citoyens, et donc du respect de leur droit, et au-delà du marché unique. Les Britanniques ne peuvent pas avoir la libre circulation des capitaux, des biens et des services sans celle des citoyens. C’est sur ce point aussi que se négociera la question de l’éventuelle période de transition. Le deuxième point des discussions porte sur la question financière c’est-à-dire ce que devra le Royaume-Uni, au titre de ses engagements signés, même après sa sortie de l’UE, soit jusqu’en 2020 voire 2022. Et on sait que, dès que l’on parle de sous, les choses s’enveniment souvent. Enfin, le dernier point porte sur l’Irlande, c’est-à-dire sur ce qui sera, dans un futur proche, la seule frontière entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Et au-delà de la question de la frontière de l’Irlande, c’est aussi la question du sort de l’Irlande : réunification ou non avec l’Irlande du sud, l’EIRE, qui, elle, entend bien rester dans l’UE, et garder bien sûr l’euro. Quelles dérogations accorder pour les Irlandais du nord ?
Bref, les problématiques ne sont pas simples.
Lors de ce round, les négociateurs se sont plutôt concentrés sur les questions de gros sous. Quelle sera la facture que le Royaume-Uni devra reverser à l’Union européenne au moment de son départ ? Les chiffres divergent, selon que l’on soit d’un côté ou non du Channel. La date de l’arrêt des comptes diverge aussi : mars 2019 au plus tard pour les Britanniques qui considèrent que, dès qu’ils seront partis, ils seront quittes envers les Européens ; ou fin 2020 pour les Européens qui se calent sur le calendrier du Cadre Financier Pluriannuel 2014-2020 qui encadre les différents programmes de financements européens et les grandes lignes du budget. Et la différence n’est pas qu’une question de date. Elle se transforme en milliards d’euros. Il s’agit là aussi d’une question de légalité et de « parole donnée » dans les contrats. Evidemment, personne n’est d’accord sur le calcul de la dite facture, qui oscille, selon les « comptables », entre 50 et 100 milliards d’euros. Une bagatelle, en somme…On ne va quand même pas interrompre les programmes de fonds européens de toute l’UE pour faire plaisir aux « Brexiteurs » !
On comprend la tension du côté britannique, car les brexiteurs avaient utilisés, entre autre mensonge, l’argument du retour de la monnaie (en paraphrasant la très célèbre formule de Margaret THATCHER « I want my money back ») comme argument de la campagne électorale. Difficile pour eux de dire, à présent, qu’il faudra d’abord débourser des milliards pour aller au bout des engagements pluriannuels, avant d’espérer faire des économies. Mais ils ne sont pas à un paradoxe près. Isn’t it ? Les mensonges en politique, cela se paie toujours, tôt ou tard…
On le voit, la lecture des négociations est très différente.
Et en fait, la question financière est en train de devenir un moyen de pression, certains diraient même de chantage des Britanniques : ils cherchent à diviser les Européens. Mais pour l’instant, heureusement, cela ne marche pas. L’UE est parfaitement unie sur ce dossier. Les Britanniques cherchent surtout à négocier des traités bilatéraux avec tel ou tel Etat, ce qui leur permettrait de modérer les conséquences du Brexit. Ainsi, Theresa May s’est rendue en août au Japon pour amadouer ce partenaire et obtenir un traité de commerce, qui donnerait aux Japonais les mêmes conditions d’accès au marché britannique « comme du temps du marché unique européen ». Si ce stratagème réussit, et si le Royaume-Uni réussit à négocier (encore faut-il qu’il ait le temps de le faire..) de tels traités, il pourra « narguer » l’Union européenne et sortir avec fracas, en ayant minimisé les pertes commerciales. Mais, bon là, on est dans de la politique- fiction, voire dans de la science-fiction. De toute façon, cela ne marcherait pas avec les Etats-membres de l’UE, or le Royaume-Uni commerce énormément avec eux !
Les négociations diplomatiques autour du Brexit ressemblent de plus en plus à une partie de poker menteur : aucun des deux partenaires ne connait exactement les cartes de l’autre joueur. Aucun des deux ne sait où est située la ligne rouge. Aucun des deux ne peut anticiper l’attitude des pays tiers.
Tout ce beau monde s’est donné rendez-vous le 18 septembre. En espérant que la sagesse leur soit advenue. Rien n’est moins sûr, car les difficultés sont devant pour le RU, pas derrière ! Le Brexit est loin d’avoir commencé, et déjà beaucoup de conséquences économiques depuis un an : énorme chute de la Livre, une inflation à 2,3%, un déficit commercial toujours énorme malgré une Livre faible (pire que le déficit de la France !), des prévisions de croissance faibles. Qu’est-ce-que ce sera plus tard, avec la perte du passeport financier, la délocalisation d’entreprises, la baisse d’exportations vers l’UE ?
Sur le plan politique, Theresa MAY a manqué son pari lors des élections législatives anticipées : majorité relative, et non absolue. Du coup, elle aborde les négociations avec l’UE en étant fragilisée, dans un Royaume-Désuni, avec les crispations de l’Irlande et de l’Ecosse.
L’Histoire jugera un jour ce gâchis actuel et je crains, futur. En outre, je ne voudrais pas être cruel à l’égard de nos amis Britanniques (certes il ne sera jamais trop tard, du reste, pour qu’ils stoppent leur sortie absurde dans deux ans, mais ce sera difficile d’expliquer cela aux citoyens britanniques !), mais franchement ils ont décidé de partir au moment où ils avaient obtenu, en 43 ans d’UE, beaucoup de choses qu’ils réclamaient : outre les fameux rabais britanniques sur leurs cotisations à l’UE, ils avaient obtenu l’élargissement sans l’approfondissement, une orientation libérale dans la politique de la Commission européenne, la prise de contrôle total de ladite Commission par le Conseil européen (chefs d’Etat et de Gouvernement), ce que feignent de nier nos politiciens eurosceptiques, prétextant je ne sais quelle « perte de souveraineté », et aussi le RU s’accommodait fort bien d’une Europe de plus en plus « à la carte », permettant d’adopter ou pas l’euro, , Schengen, au choix de chaque Etat plus ou moins souverainiste. Pourquoi partir, avec tous ces « acquis » pour eux ? Ce n’est plus une erreur politique, c’est du suicide !
Pour rester parmi « nos amis Européens » qui nous fâchent de plus en plus, on peut aussi crier : « y en marre de la Hongrie, et à présent de la Pologne, qui devient ingérable pour la Commission ».
L’Etat de droit dans ces deux pays est menacé : l’indépendance de la justice n’existe plus, les juges étant nommés par le pouvoir, révoqués par lui quand il le veut, et soumis à un contrôle politique fort. La liberté de la presse n’est pas encore suspendue, mais la presse d’opposition est sous surveillance et soumise à des tas de tracasseries. Les réformes sociétales reculent. Bref le pouvoir politique se radicalise, se droitise, et tend vers ce que les journaux allemands nomment désormais « l’Erdoganisation », c’est-à-dire une tendance certaine à de l’autoritarisme et au pouvoir personnel. En fait le dirigeant hongrois ORBAN et son homologue polonais KACZYNSKI sont deux europhobes notoires qui profitent des fonds et de la tolérance de l’UE, malgré leurs déviances de plus en plus liberticides et dictatoriales. Il nous faut réagir, nous n’avons pas créé l’Europe pour cela !
Que faire ? La Commission européenne a menacé la Pologne d’appliquer l’article 7 du traité de Lisbonne, en cas de « risque clair de violation grave et persistante par un Etat membre des valeurs de l’Union européenne ». Les sanctions prévues peuvent aller jusqu’à la suspension du droit de vote des représentants de cet Etat membre au Conseil européen. Autre sanction, comme c’est déjà le cas pour la Hongrie, imposer une baisse des aides apportées dans le cadre des fonds structurels.
Le risque existe pourtant que l’on fasse des grands effets de manche et que, dans le concret rien ou pas grand-chose ne se passe réellement. On l’a bien vu pour la Hongrie, qui a été beaucoup menacée, et somme toute, pas assez réprimandée, puisque cela n’a pas calmé les ardeurs autoritaires de Viktor ORBAN. Certes, certains des fonds qui lui sont alloués ont été réduits, mais cela est très insuffisant. ORBAN n’en a cure ! L’UE est trop bienveillante pour ceux qui l’injurient. Pire, la Commission européenne commence déjà à se retrancher derrière les Etats membres en déclarant que « l’heure est d’abord à la consultation avec les Etats membres ». Une énième reculade sur le terrain de l’Etat de droit alors que l’on montre nos biceps face au Royaume-Uni, il y a de quoi surprendre. Car là, ce sont bien les valeurs fondamentales de la construction européenne qui sont bafouées. Il faut vraiment que le Conseil européen ait du courage et prenne ses responsabilités face au détricotage méthodique de nos valeurs fondamentales (démocratie, libertés, droit de l’homme, tolérance) de certains pays à l’Est. Le Monde nous observe. Ce serait le comble, de la part de ceux qui, avant de rentrer dans l’UE, n’avaient jamais connu la démocratie, la liberté, le respect de tout homme !
La Pologne, qui doit tout à l’UE, s’enfonce de plus en plus dans un refus des règles et valeurs de l’UE, comme son voisin hongrois. Prenons le cas, sensible en France, de la directive des travailleurs détachés. Elle prévoyait, justement, un compromis entre les pays riches (de l’Ouest) et les pays de l’Est, entrés en 2004, et plus en retard. Et c’est précisément pour cela qu’il fallait aider ces nouveaux entrants à rattraper ce retard sur nous. Aussi, la directive prévoit donc de payer les charges sociales de l’employé dans son pays d’origine, afin de l’aider. Mais tout le reste (salaire, temps de travail, contrat de travail, droit du travail..) doit impérativement respecter à la lettre les lois et textes du pays d’accueil. S’il y a fraude, c’est la faute de l’employeur, pas de ce principe équilibré de la directive ! Cette directive fut votée par tous les parlements nationaux. Pour autant, l’UE veut bien améliorer encore le texte. Mais certains pays de l’est-européen sont farouchement contre, bien sûr ! D’où une sévère prise de bec en août entre la première ministre polonaise et E. MACRON, face au refus catégorique de modifier quoique ce soit de ce texte.
Il est vrai que notre président s’exprime pas mal cet été sur l’Europe, dans le souhait exprimé de la refonder.
Il a eu certes raison sur le fond de mettre les pieds dans le plat, même s’il a eu tort sur la forme et la méthode, jouant trop perso : c’est à 27 qu’on règlera ce différend (et d’autres) entre Est et ouest, pas tout seul. Et après les algarades, il faudra bien trouver des compromis et concessions réciproques pour faire évoluer le texte. Mais il est temps, avec tous les Etats ou sans quelques uns s’ils continuent à nous pourrir la vie et à se démarquer de nos valeurs fondamentales admirées dans le monde entier, de mettre les choses au point. L’UE, et surtout la zone euro doivent avancer, et sortir de l’immobilisme dans lequel nos gouvernants frileux et peu visionnaires l’ont enfermée depuis vingt ans. Et si l’Europe doit avoir deux vitesses, deux groupes d’Etats différemment intégrés, et même plus ou moins « fédéralistes », eh bien soit ! On ne force pas à boire l’âne (ou la mule) qui n’a pas soif ! Il ne faut plus perdre de temps avec quelques Etats récalcitrants ou réfractaires à la noble cause européenne, et qui veulent bien toucher les sous mais freiner, bloquer voire saboter notre belle construction européenne et nos nécessaires avancées face au poids des géants mondiaux actuels ou à venir ! La Pologne et d’autres à l’Est n’hésitent même pas à s’équiper en matériel (lourd) militaire américain, et non européen ! Et on n’a jamais rien trouvé à redire, ni à agir !
Vivement aussi la réélection (assurée) de Madame MERKEL dans quelques semaines pour relancer vraiment l’Europe, ensemble, sinon ça ne marchera pas. Les pays ex-Est doivent tout à l’Union européenne depuis 2004. Le Royaume-Uni aussi doit tout à l’Union européenne, depuis 1973, et pas que les rabais accordés à sa contribution financière à l’UE ! Ils ne sont plus d’accord ? Soit ! L’Union européenne, démocratique, le leur permet avec l’article 50 du Traité de Lisbonne : tout Etat membre peut quitter l’Union européenne. Quitter ne veut pas dire rester un peu, beaucoup, garder des avantages unilatéralement. Trop facile !
L’Europe, vous l’aimez, ou alors vous la quittez !
Pologne, Hongrie, Royaume-Uni, voire Slovaquie, out ! Dehors ! Il n’y aura pas le beurre et l’argent du beurre. Cela suffit.
A l’ouest aussi, on a trois ou quatre pays qui basculent peu ou prou dans l’euroscepticisme, dont la France, hélas.
Emmanuel MACRON est le premier président pro-européen en France depuis fin 1995. Après 22 ans d’inertie française sur la scène européenne. Il était temps. Notre dernier président français de la Commission européenne fut Jacques DELORS, de 1985 à 1995.Les Français ne sont plus aux avant-postes dans les institutions européennes.
MACRON a remporté une formidable victoire, pas évidente, même si le cas FILLON (entêtement, arrogance et stupidité de ne pas voir qu’on ne pouvait plus faire et vivre de la politique comme avant, mentir, transgresser, tricher et jouer avec le système de privilèges des élus) l’a bien servi. Le faible niveau des autres, et les outrances verbales comme les programmes stupides des candidats nationalistes et europhobes, aussi. Il a gagné aussi grâce à un réel talent, des convictions, des visions (la fin du manichéisme politique gauche / droite) et du courage (sur l’Europe, notamment). Il était temps. C’est pour cela que j’ai voté pour lui sans hésiter une seconde, aux deux tours de la Présidentielle, croyant en ses propos et convictions sur l’Europe. Symbole des symboles, c’est bien la première fois que l’on a pu écouter l’Hymne à la joie en France, lors d’une passation des pouvoirs du président !
Après deux Euro-tièdes (SARKOZY et HOLLANDE), on a besoin de MACRON pour refonder l’Europe avec MERKEL, certes, mais aussi avec tous les autres, notamment de la zone euro. Depuis 20 ans d’inertie, il y a des cartons pleins de mesures fiscales, sociales, environnementales, à prendre ensemble. Bien sûr, si la France veut jouer un rôle majeur dans la refondation / relance de l’UE, et surtout de la zone euro, elle doit vite se réformer de l’intérieur, et rattraper son retard économique et social sur nombre d’autres pays de la zone euro. On ne peut plus se le cacher : nous souffrons d’une perte de l’influence de la France en Europe : avec beaucoup d’eurodéputés (pas tous heureusement) qui ne travaillent pas, voire pas du tout, et qui continuent à faire carrière politique dans leur parti, à Paris; des partis politiques qui envoient au Parlement européen ceux que l’on n’arrive pas à caser ailleurs, donc moins motivés, moins enthousiastes (on n’a donc pas de présidence de Commissions au Parlement) ; des partis politiques qui se servent des eurodéputés pour augmenter leur cagnotte : nous en avons eu plein d’exemples durant la campagne présidentielle française, du FN au MODEM déjà attrapés (Europe Ecologie les Verts et le PS en instance de rattrapage), et la plupart de nos partis vont être rattrapés par l’Histoire et la voie judiciaire sur ces emplois fictifs d’eurodéputés (seul le salaire reçu n’était pas fictif) ; les femmes et hommes politiques français ont trop souvent trouvé la bonne planque au Parlement européen, et ce n’est pas la fonction première d’une instance démocratique que de servir de placard doré à ceux qui sont en manque de salaire, ou de retour sur la scène nationale ; et enfin des eurodéputés qui préfèrent revenir aux élections nationales dès qu’ils le peuvent (cf MELENCHON, LE PEN, ou autres moins connus). Donc la France n’a pas très bonne réputation, à cause de tous ces opportunistes fainéants. Nous payons ce dilettantisme, et de plus en plus ces escroqueries sur les emplois en volant le contribuable français mais européen aussi ! On a également beaucoup trop, encore, de politiciens (de tous bords) corrompus, et cela se sait à l’étranger. Pour rejouer un rôle de premier plan, et concrétiser vraiment le « retour de la France en Europe » avec MACRON, il faudra aussi rassurer nos principaux partenaires en engageant nos nécessaires réformes, jamais entreprises depuis au moins vingt ans. Sinon, nous continuerons à reculer au sein de l’Europe, économiquement, socialement et politiquement.
Nos voisins européens ont bien noté qu’à la présidentielle française 2017 on a eu 8 candidats sur 11 eurosceptiques voire europhobes ; 2 euro-tièdes (FILLON / HAMON) et un seul ouvertement (et courageusement !) europhile : MACRON.
Franchement, là j’ai honte pour la France : 8 candidats anti-européens, cela donne leur donne, en les additionnant, une majorité de voix !
Courage, Mister Président ! A vous de jouer, et d’y aller à fond, avant que le soufflet ne retombe. Les trois principaux extrémistes gauche / droite, les MELENCHON, LE PEN et autre WAUQUIEZ (qui ravira facilement la présidence du parti LR malgré ses idées !…) vu qu’en face il n’a que des figurants peu connus) ne vont pas tarder à se réveiller et à se déchainer dans le repli identitaire mortifère et le nationalisme économique qui ferait sortir la France de l’Histoire.
Face à ce danger, monsieur MACRON, ne trahissez pas ceux qui ont voté pour vous, pour le retour de la France en Europe ! Nous avons besoin d’une Europe unie et forte, face aux enjeux et risques du monde, y compris sur le cas tragi-comique de la Corée du nord !
Quant aux Etats-membres européens à problème, soyez ferme, avec vos grands partenaires sérieux.
L’Europe, on l’aime, ou on la quitte ! Et cela vaut aussi pour ceux qui ont (avaient ?) des velléités de la rejoindre, et qui sombrent dans la dictature et la torture : je pense bien sûr à la Turquie. Ne cédons pas à son chantage sur les migrants !