L’Afghanistan : une claque pour l’Occident
Les USA quittent l’Afghanistan, après vingt ans d’occupation. Comme les Soviétiques auparavant.
Une claque pour nos valeurs universelles. Et 20 ans d’efforts et de progrès rendus inutiles.
Mais les élites ex-gouvernementales afghanes veulent-elles vraiment la démocratie ? Quand on sait (enquêtes sérieuses à l’appui) que 95% des hommes afghans sont favorables à la charia (la quintessence de l’oppression contre les femmes, notamment) et que 85% des femmes afghanes sont AUSSI pour la charia. Vous avez bien lu : 85% des femmes !!
Les bombes américaines ou alliées n’auront servi à rien. La démocratie ne s’instaure pas dans les bombes. Elle ne peut (pourrait ?) s’installer que par l’éducation (dès l’enfance !), la communication (intelligente), la pédagogie. Et rien d’autre, ce qui n’est pas simple. Le constat vaut, certes, pour toutes les dictatures ou tyrannies du monde, ultra islamiques ou autres d’ailleurs.
Depuis le début de notre ère, toute région du monde a connu la non-démocratie, avec une vaste échelle de diversité, France comprise bien sûr, qu’il s’agisse des libertés publiques ou privées, qu’il s’agisse de l’égalité (réelle !) Femme/Homme, etc. Les Afghans n’ont rien inventé. Absolument rien.
La France a mis fin à l’absolutisme religieux et politique par la Révolution de 1789, et encore. Car la Terreur qui a suivi quelles années encore ne fut guère mieux !
Cela veut dire que l’absence de démocratie, à quelque degré que ce soit, arrange, au cours des siècles, tout dirigeant, car la « gouvernance » sans la démocratie est tellement plus facile !!
La démocratie, elle, s’avère difficile, car elle présente un risque pour tout dirigeant. Celui d’être remercié, légalement, légitimement, s’il ne convient pas.
L’Occident, dont l’Europe, a réussi, depuis 1945, ce bouleversement bénéfique et salutaire pour les peuples : une vraie démocratie, fût-t-elle, néanmoins, ici ou là, perfectible..
L’Afghanistan et tant d’autres pays dans la région et ailleurs n’en sont hélas pas là. Loin de là. Ce qui ne veut pas dire naturellement qu’il ne faut pas essayer, et les aider bien sûr, à se démocratiser progressivement, coûte que coûte. Sans arrogance envers eux, bien sûr.
Il y a quelques siècles c’est la religion catholique qui régnait sur le monde. Toute religion monothéiste se veut « totalitaire », rejetant (tuant, torturant) tout « mécréant ». C’est sa logique même, son mode de survie. L’Europe post 1945, sans doute « aidée » par les atrocités de deux guerres mondiales, a su rejeter la religion (sur le plan politique j’entends) et a su instaurer -ou retrouver- la démocratie. Elle a su contenir ses « ultras » (Opus Dei etc).
L’islam, religion aux fondements pacifiques, représente 1,5 milliards de personnes, et est en croissance. Une infime minorité a basculé, comme dans chacune des religions monothéistes, vers l’ultra-islamisme (Daesh, Al Quaïda, Talibans, etc). Avec les femmes pour première cible. Et le moment, pour ces pays martyrisés par des ultra religieux, criminels, cyniques, corrompus et opportunistes, n’est pas venu pour une « révolution type 1789 ». En sommes nous loin, très loin, ou très très loin ? Nul ne peut le prévoir… EN 1788 en France, personne ne croyait à une révolution. EN 1967 en France, personne ne songeait à un « mai 68 » ..
Parfois les choses peuvent aller vite. Cela dépend de la volonté et du courage des peuples, et/ou d’un évènement exogène. Le constat actuel du peuple afghan ne laisse que peu d’espoir. Mais combien je serai ravi de m’être trompé !
Je n’ai évidemment pas la solution pour ces « Etats » islamistes criminels. Mais j’ai par contre une certitude. Cessons d’être naïfs. Gardons nous de tout compromis avec eux. Ne nous renions surtout pas. Jamais ! La démocratie et la liberté sont trop précieuses et fragiles. On n’a pas inventé mieux. Même si la « démocratie est le pire des régimes politiques, à l’exception de tous les autres », comme le disait Winston Churchill. J’entends Joe Biden nous dire « il faut travailler avec les Talibans ». Travailler sur quoi ?
Car ces gens là ne changeront jamais. Ils veulent notre destruction, totale et complète. Ils ne « modèreront » jamais leur charia. Leur stratégie est le chaos complet, avec des solutions barbares et jusqu’au-boutistes. Ils ont la haine de la démocratie. Ils n’ont pas le même rapport à la mort (donc à la vie) que nous. Et c’est aussi une partie du problème.
L’Amérique lâche prise. Comment lui en vouloir ? Son bilan en Afghanistan est de 2500 morts américains en vingt ans et de 2300 milliards de dollars engloutis…Qu’a fait l’Europe de son côté ? Rien. Elle n’a même pas essayé..
Mais les Etats-Unis ne lâchent pas que l’Afghanistan. Ils renoncent à intervenir, à « sauver » les valeurs occidentales partout dans le monde. Et ce faisant, ils lâchent leurs alliés historiques que sont … les Européens. Alliés qu’ils n’ont même pas pris la peine de consulter sur leur décision soudaine de quitter l’Afghanistan. Biden fait pareil que Trump finalement. Il traite l’UE en quantité négligeable, nous prend de haut. Mais cela c’est notre faute. Largement notre faute. Faisons l’Europe, ou plutôt approfondissons-là ! Car les Européens n’ont toujours pas terminé l’Union, à commencer par l’Europe de la défense. Que pèse-t-on sur la scène internationale ? On a donc bonne mine, à présent, on se retrouve tout seuls et tout nus, sans le bouclier américain indispensable. Est-ce que les dirigeants européens vont enfin comprendre qu’il nous faut urgemment une Europe de la défense, voire à plus long terme une armée européenne ? Ou est-ce que les divisions et les nationalismes européens, suicidaires, l’emporteront ?
Plus que jamais, l’avenir de notre Europe très inachevée est en jeu. Car il y aura d’autres situations similaires à celle de l’Afghanistan, au Sahel et ailleurs. Et l’islamisme fanatique et criminel prospérera dans un but unique : la fin de l’Occident, de ses valeurs et mode de vie.
Quand et comment réagirons-nous ? Le drame afghan concerne aussi notre avenir… Quand l’Europe va-t-elle se réveiller ? Sinon, nous autres Européens, nous ne serons pas assujettis uniquement aux USA depuis 1945, nous le serons aussi aux mouvements extrémistes, ultra islamiques ou autres. Et ce sera bien pire ! Quant à l’Amérique, en déclin, elle a choisi son camp, depuis une décennie déjà : l’Asie, à savoir l’avenir démographique, économique et bientôt politique du monde, Chine en tête. Elle ne croit plus à l’Europe, malgré nos valeurs communes, car nous ne pesons plus assez (hormis l’Economie), nous ne sommes pas assez crédibles. Outre l’absence de défense, nous n’avons même pas su développer une diplomatie commune et solidaire ! Nos dirigeants européens sont vraiment nuls, et irresponsables face aux enjeux futurs.
Les Américains sont des pragmatiques, eux, ils ne font pas de sentiment. C’est vital pour eux. Alors, exit l’Europe, en rase campagne ! Et l’Union européenne a très peu de moyens pour prendre sa place sur la scène mondiale. L’époque et le contexte ont bien changé, mais il nous faudrait d’urgence un Jean Monnet ou un Robert Schuman, pour nous réveiller. Il n’y en a hélas aucun. Pas réjouissant pour la suite..